Fraude : conseils pour éviter de se faire piéger
Les cas de fraudes en entreprise ne cessent d’augmenter. Les méthodes utilisées par les arnaqueurs se multiplient aussi. Pour vous mettre à l’abri de ce phénomène, vous devez savoir à quoi vous avez affaire réellement. Il est également important de connaitre les stratégies à mettre en place pour ne pas vous faire avoir.
Dès lors, quelles sont les différentes formes que prend la fraude en entreprise ? Quelles stratégies mettre en place pour éviter de se faire piéger ? Cet article répond à vos préoccupations.
La fraude à court terme
La fraude à court terme est le principal type d’escroquerie dont sont victimes les entreprises. Elle consiste à créer une société dans un seul et unique but : piéger les fournisseurs et les escroquer sur une période déterminée. Cette période est souvent courte.
Pour y parvenir, l’escroc passe, dans différents secteurs d’activités, diverses commandes de faible valeur. Il cherche à bénéficier de très intéressantes conditions de vente dont notamment un délai de livraison relativement court. Toutefois, il ne cherche pas à trop négocier le prix de vente. Une fois les marchandises reçues, il disparait sans honorer ses engagements.
Comment détecter la fraude à court terme ?
Certains détails chez votre « acheteur » doivent vous mettre la puce à l’oreille. Ces éléments sont entre autres :
- Il vous contacte avec un numéro de téléphone portable, sans vous fournir un numéro de ligne fixe.
- Il est plus intéressé par le délai de livraison que le prix de vente.
- Son site internet ressemble à un site professionnel, mais ne semble pas vraiment fonctionner.
- L’acheteur passe une commande unique de faible valeur ou encore une commande unique d’une importante valeur après plusieurs commandes de faible valeur payées.
- La période séparant la prise de contact, la commande et la livraison souhaitée est relativement courte.
Vous devez également vous méfier d’un acheteur qui demande de récupérer les marchandises en mains propres, généralement dans une voiture banalisée. C’est également le cas si, au dernier moment, il demande à se faire livrer à une adresse autre que celle convenue initialement. Par ailleurs, faites également attention à :
- Un acheteur qui tient à vous donner des informations légales (les comptes, les références commerciales, etc.).
- Un acheteur dont le secteur d’activités ne correspond pas au vôtre
- Un acheteur ayant comme adresse de siège social, une adresse de résidence, de centre d’affaires ou de boîtes postales.
- Un acheteur qui vous envoie des documents contenant des fautes d’orthographe.
Comment détecter un acheteur douteux et se protéger ?
Pour savoir si votre acheteur est de bonne foi ou s’il est un arnaqueur, il est capital de vérifier certaines informations avant de le livrer. Vous devez en effet vous renseigner sur l’ancienneté, la forme juridique et la nature (s’il s’agit d’une entreprise familiale) de ladite entreprise.
Vérifiez également si sa taille correspond au type d’entreprise auquel vous pensez. Vérifiez aussi le professionnalisme et la légitimité des informations présentes sur les pièces que l’acheteur vous a fournies (des renseignements sur un site internet, les informations sur l’entête d’un courrier ou une carte de visite, etc.).
Enfin, vérifiez par vous-même, la légitimité des éventuelles références commerciales que vous aurait données le soi-disant acheteur. En lisant les documents que vous a envoyés l’acheteur, vérifiez si l’orthographe et la syntaxe qu’elle a utilisées correspondent à celles que vous attendez d’une société professionnelle.
La fraude au faux client
L’une des nombreuses menaces auxquelles sont exposées les entreprises est la fraude au faux client. Représentant 24 % des fraudes en entreprise, ce type d’arnaque prend différentes formes. Les fraudeurs font usage de plus de ruses afin de mieux extorquer des marchandises ou des fonds aux « pigeons » qui sont, ici des entreprises.
Par ailleurs, on désigne par « faux client », un escroc dont le principal mode opératoire est l’usurpation d’identité. En effet, il opère en usurpant l’identité de l’un de vos clients puis signale, au dernier moment, un changement de coordonnées bancaires ou d’adresse, dans la seule intention de détourner les marchandises de votre entreprise. Le fraudeur peut encore réclamer qu’il lui soit restitué des fonds payés suite à la signature d’un devis.
Quel est le mode de fonctionnement de la fraude au faux client ?
Deux techniques sont utilisées pour ce type d’escroquerie :
L’arnaque au faux devis
Ici, une demande de devis est faite auprès de votre entreprise par un prospect. Dès validation dudit devis, il verse dans l’immédiat, un montant bien supérieur à ce qui est demandé (par exemple, 4000 euros au lieu de 400 euros). Il prétend ensuite qu’il s’agit d’une erreur et demande à être remboursé. Convaincu, vous lui renvoyez les sous.
Peu de temps après, vous vous rendez compte que ladite somme n’avait jamais été créditée sur votre compte. Mais pendant ce temps, l’arnaqueur a disparu avec votre argent déjà.
Le détournement de marchandises
Ce type d’escroquerie fonctionne presque de la même manière que la fraude à court terme. La différence est qu’ici, les escrocs se font passer pour vos clients habituels. Ainsi, vous recevez une commande d’une entreprise que vous pensez être l’un de vos clients.
Mais peu avant la livraison convenue, vous recevez un mail dans lequel le client vous informe d’un changement d’adresse et vous en communique une autre pour la livraison.
Vous envoyez alors la marchandise à l’escroc qui disparait dans la nature sans vous payer. L’arnaqueur peut utiliser cette technique pour voler toutes sortes de marchandises (même pour des barrières de sécurité).
La fraude au faux fournisseur et la fraude au faux transporteur
Ces deux types de fraude ont des modes opératoires semblables à ceux de la fraude au faux client.
La fraude au faux fournisseur
Encore appelée fraude au faux RIB, la fraude au faux fournisseur est ce type d’arnaque qui consiste à usurper l’identité de l’un de vos fournisseurs. Le faux fournisseur, après que vous vous soyez entendu sur les conditions de la vente de marchandise avec le vrai fournisseur, vous contacte et vous informe d’un changement de données bancaires.
Il vous communique alors lesdites nouvelles coordonnées pour le paiement des factures à venir. Vous versez donc le montant de la facture sur le compte bancaire du faux fournisseur. Ce n’est que lorsque votre véritable partenaire vous réclame ses fonds que vous vous rendez compte que vous avez été victime d’arnaque.
Soyez donc très vigilant. Si un fournisseur vous avertit d’un changement de coordonnées bancaires et surtout s’il vous donne un compte étranger, ne faites pas encore le virement bancaire. Appelez immédiatement votre fournisseur à ses coordonnées habituelles et non celles présentes sur le courrier papier ou le mail afin de vérifier s’il s’agit vraiment de lui.
Sur le long terme, vous pouvez, en interne, mettre un système de double validation en place pour de pareils changements. Par contre, si vous vous rendez compte qu’il s’agit d’une fraude au fournisseur, appelez immédiatement votre banque pour qu’elle bloque le paiement. Vous devez ensuite saisir les autorités compétentes afin de signaler l’acte frauduleux dont vous venez d’être victime et porter plainte. Enfin, prévenez votre véritable partenaire de l’incident.
La fraude au faux transporteur
Dans ces cas d’escroquerie, la technique pratiquée est l’utilisation frauduleuse des informations personnelles et confidentielles (nom et coordonnées) de l’un de vos clients pour passer une commande importante. Ensuite, le fraudeur signale son intention de choisir lui-même son service de transport ou vous informe d’un changement de transporteur.
L’escroc peut également se faire passer pour un client potentiel. Il peut aussi utiliser frauduleusement l’identité d’un transporteur populaire. Son but est de faire disparaitre les marchandises sans vous payer.
La fraude au président
Ici, le fraudeur se fait passer pour un dirigeant de la société qui est par exemple en voyage. Il envoie des courriels au service financier ou comptable dans lesquels il prétexte vouloir effectuer une opération pressante. Il pourrait également demander à un soi-disant « avocat » d’appeler. C’est ainsi qu’il arrive à convaincre votre collaborateur de lui virer de l’argent.
Pour protéger votre entreprise contre les risques de pareilles escroqueries, vous devez veiller à ce que vos organigrammes soient confidentiels ou tout au moins, les noms et coordonnées des responsables du service comptable et financier. Votre communication en ce qui concerne vos grands projets et vos partenariats doit être limitée. Informez votre personnel sur le phénomène de la fraude au président.